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Un "article" d'ondes positives

  • Photo du rédacteur: Saxha
    Saxha
  • 4 juil. 2020
  • 7 min de lecture

Dernière mise à jour : 20 déc. 2022

Morgan Chervet, enseignant en Droit à l'Université et Youtubeur, retrace son parcours professionnel. À Lyon, Morgan accompagne les jeunes sur le chemin de "la positive attitude".




LE PORTRAIT


Morgan Chervet est lyonnais d'origine. Il obtint un baccalauréat économique et social et une licence de Droit à l'Université de Lyon III. Le redoublement de sa première année lui est bénéfique. Il valide sa deuxième et troisième année avec mention.

Morgan Chervet réalise son Master 1 Droit notarial à Lyon III. Il s'orienter ensuite vers un Master 2 Droit privé fondamental. Ce Master 2 est davantage axé sur la recherche / la théorie, afin de réaliser une thèse intitulée "Proportionnalité en droit des biens". Il se rend compte que cette thèse ne lui plait "pas tant que ça". Il arrête donc sa thèse après un an et demi pour s'orienter vers d'autres directions.


Morgan Chervet arrive "par hasard" en Droit. Au lycée, il a d'autres projets : faculté de Sport (STAPS) ou bien faculté de Langues. Après ses années d'études en Droit, il se dirige vers la profession d'avocat. Il tente alors le concours au CRFPA [Centre régional de formation professionnelle des avocats].

Le métier, en lui-même, jouit d'une belle image quand même. Et puis, c'est un métier qui est vachement épanouissant sur le plan intellectuel et sur le plan humain.

Au premier abord, le métier d'avocat l'attire. Mais l'échec du CRFPA lui permet de se recentrer sur l'essentiel. Aujourd'hui, la profession d'avocat n'est plus "à l'ordre du jour" dans les projets de Morgan Chervet. Il est désormais enseignant en travaux dirigés (TD) et il tient deux chaînes YouTube :


L'INTERVIEW


Vous avez co-écrit trois livres : Juri's Famille, Juri's Personne, et Juri's Intro. Souhaitez-vous publier un autre livre sur le Droit ou la positivité ?

Complètement ! C'est un truc auquel je pense depuis un petit moment... Je travail avec un éditeur qui s'appelle : Enrick•B•Éditions. Il m'a toujours soutenu.

Faire un livre sur mon parcours, sur la motivation, sur les études, sur tous ces aspects-là que j'essaie de développer sur les différents réseaux sociaux... c'est un sujet sur lequel je réfléchis. À l'inverse de la profession d'avocat, le livre est beaucoup plus probable.

Pour l'instant, c'est en réflexion de mon côté et de celui de mon éditeur.


Vous étiez une personne timide durant vos études. Quelle a été votre force pour dépasser cette timidité ?

Vraie question ! [sourire] Je pense avoir eu un basculement, au niveau de la timidité, quand j'ai raté mon CRFPA. À l'époque, j'étais quelqu'un de nul à l'oral et cet échec m'a fait réfléchir sur l'oralité, l'expression orale, la réthorique. J'ai donc commencé à m'intéresser à ces problématiques. Ensuite ça a basculé vers le développement personnel, la timidité, le regard des autres.

C'est un travail qu'il faut réaliser quotidiennement. Tout le monde peut faire ce travail ! Même les plus timides peuvent ensuite devenir de grands orateurs. C'est par les petites actions quotidiennes, qu'on y arrive. Je ne dis pas que je ne suis plus timide du tout ! Je suis encore un peu timide mais beaucoup moins que par le passé.

Le concours du CRFPA permettait de travailler sur l'expression orale. Il fallait que je travaille dessus, parce que sinon c'est quelque chose qui m'aurait bouffé la vie. Je me suis dit que tous les avocats ne plaident pas forcément. Même si on a l'image de l'avocat qui plaident au tribunal... Aujourd'hui, il y a des avocats qui plaident dans le conseil et qui ne vont pratiquement jamais dans les prétoires.

Pour ces deux raisons j'ai tenté. Finalement je me suis orienté vers autre chose.


Comment s'organisent vos journées ?

J'ai rarement les mêmes journées. J'ai des cours à la fac., des cours dans les écoles privées, des cours en ligne, des cours particuliers, des vidéos, des contenus, des stories... Je m'organise un peu au jour le jour.

J'ai des grandes lignes directrices : je suis quelqu'un qui me lève très tôt le matin. Je fais l'essentiel de mon travail pendant la matinée, parce que c'est le moment où je suis le plus productif. Je fais une pause entre midi et deux. Et j'arrête de bosser vers 19/20 heures pour profiter de la soirée tranquillement.


Est-ce que votre échec au CRFPA est la source première de votre positivité ?

Oui, c'est le message que j'essaie de transmettre aux étudiants. À la fac. on est souvent seul, on nous abandonne totalement et on nous motive pas du tout. Certains profs nous rabaissent ou nous descendent. Par contraste, j'essaie d'envoyer un message positif. Un message de bienveillance pour motiver.

Je sais qu'on peut souvent se sentir perdu quand on fait des études. Et surtout à la fac. ! Cette positivité je l'ai acquise en partie avec l'échec du CRFPA - ça m'a permis de relativiser, parce que l'échec amène d'autres choses.


Comment devient-on "chargé de TD" ?

Ma première expérience en tant que chargé de TD c'était à Lyon III, durant ma première année de thèse. Pendant l'été, j'ai contacté un prof. qui allait enseigner en Droit civil l'année suivante. Il m'a dit que l'équipe n'était pas complète.

Aujourd'hui, j'enseigne à l'UCLy [Université Catholique de Lyon] et je m'épanouis pleinement. Le temps passe trop vite... Trois ans déjà que j'enseigne... Ça met une claque !


Quel point positif existe-t-il en tant que chargé de TD ?

Le contact avec les étudiants, le rapport avec eux, le fait de transmettre, de partager. On apporte quelque chose aux étudiants mais souvent les étudiants nous apportent en retour. Cet échange de valeurs est vraiment merveilleux dans cette profession.


Quel serait alors le point négatif ?

L'aspect négatif serait de corriger les copies. On adore ça mais quand il y a beaucoup de copies à corriger... parfois on a du mal. Mais il faut s'accrocher parce qu'on est payé pour ça et c'est notre travail ! Mais la meilleure phase du métier reste la présence en cours, de pouvoir partager des choses. La préparation des cours est intéressante aussi.


À quelle période de l'année préparez-vous vos cours ?

Principalement pendant l'année. D'une semaine sur l'autre je prépare mes cours.


Qu'avez-vous ressenti lors de votre toute première expérience en tant qu'enseignant de CM [cours magistral], début 2020 ?

C'était génial ! Les circonstances ont fait que c'était juste avant le confinement. Donc, j'ai fait qu'un seul cours. J'étais un petit peu triste parce que c'était une super expérience. Mais ce serait avec plaisir pour faire d'autres CM.

J'ai vraiment adoré ! Le fait de pouvoir enseigner dans un amphi. comme ça, c'est génial !


Pour être officiellement enseignant en CM, il faut avoir fait une thèse. Cette expérience n'est-elle pas une raison suffisante pour terminer la vôtre ?

Si mais je n'ai pas envie d'en faire une. Je suis un peu dégoûté de la recherche, de la thèse. Je ne me revois pas me lancer à nouveau là-dedans. Je préfère enseigner les choses différemment. En TD, il y a aussi ce rapport de proximité qui existe.


À quel moment de votre vie avez-vous créé votre chaîne Youtube ?

C'était il y a trois/quatre ans. C'était en parallèle de ma préparation au CRFPA. Pour m'entraîner un peu à l'oral, pour partager des choses, pour transmettre je me suis lancé dans la création d'une chaîne Youtube.

Aujourd'hui, c'est quelque chose qui est sympa, qui m'apporte plein de projets et j'en suis super content. Je me suis rendu compte qu'à l'époque, il n'y avait rien de cette nature sur les réseaux sociaux. On était un peu dans l'essor de Youtube. Il n'y avait pas forcément grand chose en ce qui concernait le Droit.


D'où provient le nom "Jurixio" ?

C'est la contraction de "juris dictio" qui en latin signifie dire le droit. C'était un peu trop long. Donc je trouvais que "Jurixio" était simple et limpide.


Envisagez-vous une autre profession après celle d'enseignant ?

Pour l'instant, pas du tout. Je suis très épanoui là-dedans. J'ai plein de projets en même temps. Je développe pas mal de trucs. Donc, on verra. Je fais un peu en fonction de mes sensations.


Est-ce que vous arrivez à concilier facilement votre métier d'enseignant et votre chaîne Youtube ?

Oui ! Ce n'est pas toujours facile mais avec le travail on y arrive. De toute façon, le travail c'est la clé. J'ai des semaines très chargées, je bosse le week-end, mais on y arrive.


Comment faites-vous pour combiner la proximité avec les étudiants tout en gardant une certaine distance ?

C'est une question qui n'est pas forcément facile... Ma vision est justement de "briser" la barrière du prof., qui ne veut pas se soucier des étudiants. Mon objectif est vraiment de montrer qu'on les soutient, qu'on les motive, qu'on est bienveillant avec eux. Pour cela, je pense qu'il faut adapter un vocabulaire qui soit simple et une façon de communiquer qui soit tout aussi simple : non rébarbative et intéressante.


Votre envie de transmettre des messages de soutien, d'encouragements, de positivité est-elle due à vos années d'études ?

Oui ! Et puis aussi de mon expérience d'enseignant. J'ai souvent des messages d'étudiants qui sont totalement perdus.


Quel impact a eu le confinement dans votre métier d'enseignant et pour votre chaîne Youtube ?

Dans l'enseignement on était vers la fin de l'année... On a fait des cours à distance. Le Tchat n'était peut-être pas la meilleure chose. À l'avenir d'autres modalités seraient plus propices.

Le confinement a favorisé la réflexion sur la créativité.

Il y a eu des périodes top au début du confinement. J'étais hyper créatif. Dans la deuxième période du confinement, c'était un peu plus compliqué psychologiquement. Les périodes comme ça ne sont pas les plus faciles. J'étais un peu moins créatif, un peu plus triste.


Avez-vous ressenti une charge de travail plus importante pendant ce confinement ?

Non, pas forcément. Je bossais juste sur plus de projets en même temps mais ce n'était pas la "charge de travail". C'était plutôt personnel.


Lors de ce confinement, est-ce que vous vous êtes senti accompagné par la direction de l'UCLy ?

Oui, je me suis senti accompagné. C'était un peu dans l'urgence. Le Tchat, Teams, les modalités n'étaient pas très au point du fait de cette urgence. Mais pour la rentrée, ils y réfléchissent déjà et je pense que ce sera un peu plus organisé.


Quel message souhaiteriez-vous transmettre aux jeunes ?

Une petite citation :

Dans les moments de doute, toujours écouter son instinct : il vous guidera.”

Interview réalisée par Saxha P.R.

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© 2020 par Saxha P.R. pour le journal Complaw69

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