Un saut de l'agrès à la mairie
- Saxha
- 23 juin 2020
- 20 min de lecture
Dernière mise à jour : 19 déc. 2022
Yann Cucherat, ancien gymnaste et actuel candidat à la mairie de Lyon, retrace son parcours sportif et partage une journée sur le terrain en tant que candidat politique.

INTERVIEW - PORTRAIT
Pouvez-vous retracer vos débuts au sein de la gymnastique ?
“ Je suis né dans un gymnase. ”
J'ai appris à marcher dans une salle de gymnastique parce que mes parents étaient entraîneurs. Donc c'était ma grande salle de jeu.
J'ai commencé à être dans une salle d'entraînement - au sein d'un petit groupe - à l'âge de six ans, avec mon père. Quatre ans plus tard, je suis entré en Sport Études.
Comment avez-vous concilié votre parcours scolaire avec la
gymnastique ?
Je suis entré en Sport Études à l'âge de dix ans. J'ai donc changé d'établissement scolaire - dans le 8e arrondissement. Mais, je suis tout de même allé dans un collège normal.
À partir du lycée, on faisait des cours par correspondance avec le CNED [Centre national d'enseignement à distance]. De cette façon, on pouvait adapter notre pratique gymnique aux contraintes scolaires. Ou inversement, pour adapter notre pratique scolaire à nos contraintes gymniques.
J'ai obtenu un bac. scientifique dans la foulée. Et une licence STAPS [Sciences et techniques des activités physiques et sportives] ensuite. Pour finir, j'ai passé le concours de professorat de sport. Aujourd'hui, je suis cadre de la fonction publique avec des missions plutôt accès du haut niveau, au sein de la Fédération française de gymnastique (FFG).
Avez-vous pratiqué d'autres sports ou bien, la gymnastique est-elle votre unique voie ?
J'ai fait d'autres sports tel que le judo, l'escalade, le tennis... J'étais dans une famille de sportifs et j'aimais la gymnastique. J'ai toujours aimé les différentes sensations que ça procurait. Après, j'ai pris une trajectoire professionnelle en lien avec ce que je connaissais le mieux et où je m'éclatais. Mais aussi, je dois le reconnaître, par facilité parce qu'il y avait des cursus adaptés pour les sportifs de haut niveau.
La gymnastique est un sport exigeant ! On s'entraîne une trentaine d'heures par semaine. Il fallait trouver une formation dans laquelle il y a des aménagements possibles. Cette description était pour moi adaptée à ce parcours-là.
Plus jeune, je voulais aussi être océanographe. J'aurais bien aimé faire ça mais... dans une autre vie.
Comment s'est réalisée votre première inscription en compétition ?
De manière machinale. Quand on est dans un petit club, on a les premières compétitions au niveau local, départemental et régional.
Mes parents m'ont donné le goût de la compétition et du challenge - au-delà de celui de l'effort. J'avais envie de me dépasser pour gagner ! C'était, d'une certaine manière, la capacité à exister, à "être" quelqu'un. Quand mon père a senti qu'il n'était plus en capacité de me faire progresser, il m'a proposé d'aller ailleurs.
Pourquoi avez-vous mis fin aux compétitions olympiques ?
On est en quelle année ? On est en 2020... [regard dans le vide, il replonge dans ses souvenirs]
Mes derniers Jeux Olympiques se sont joués à Londres, en 2012. J'ai eu la chance de faire Sydney en 2000, Athènes en 2004, Pékin en 2008, et Londres. Je me suis rompu un tendon à l'épaule après cette compétition. Donc, je me suis fait opérer, réparer...
Je me suis fait un jubilé l'année suivante : le dernier moment où j'ai fait de la gymnastique, en novembre 2013.
Après j'ai accepté à la fois une mission professionnelle à la Fédération française de gymnastique. J'étais d'abord directeur sportif avant d'être directeur des équipes de France et sélectionneur. Et en parallèle, je commençais mon premier mandat politique, où les élections avaient lieu en mars 2014. J'ai pris la délégation "Sport, grands évènements, et tourisme".
Avez-vous été entraîneur durant votre parcours professionnel ?
Je ne suis pas entraîneur parce que je ne voulais pas du tout reprendre le même quotidien. Celui qui était le miens quand j'étais gymnaste.
Donc, j'étais plutôt sur un rôle de manager, de sélectionneur. Aller chercher les meilleurs gymnastes, les meilleurs entraîneurs pour constituer l'équipe de France et atteindre les objectifs internationaux, qui étaient les nôtres.
Quel(s) atout(s) vous a apporté la gymnastique dans la gestion de votre quotidien ?
La gymnastique est un sport exigeant. Elle nécessite beaucoup de travail pour atteindre des objectifs forts.
On travail des années, des années, des dizaines d'années... Tout ça pour montrer en vingt secondes de quoi on est capable à des spectateurs, à un jury. Cela m'a donné une capacité de travail assez conséquente mais aussi d'exigence envers moi-même. La capacité à faire les choses de manière collective - même si on est tout seul sur l'agrès, on a des entraineurs, des partenaires d'entrainements, on a beaucoup de gens autour de nous qui nous accompagne, pour atteindre ces objectifs-là. Tout seul, on ne peut pas y arriver. Donc cette capacité à faire avec les autres, c'est sûr !
Mais aussi, avoir beaucoup d'humilité. Quand on se confronte au monde entier, quand on travail dure et qu'on se prend souvent les pieds dans le tapis - parce que ça ne marche pas tout le temps -, il faut avoir cette capacité à rester humble des réussites.
Il faut aussi trouver les ressources de rebondir en cas d'échec. C'est formateur !
C'est un bagage qui m'accompagne dans la vie quotidienne. Je le transfère dans les différentes missions qui sont les miennes : politiques ou professionnelles, mais aussi en lien avec l'éducation de mes enfants.
C'est un bagage pour moi très enrichissant ! Je l'ai toujours en moi, en tout ce que je fais.
Pratiquez-vous actuellement un sport ?
Non. J'ai arrêté définitivement la gymnastique après mon jubilé. C'était mon dernier passage sur les agrès.
Pendant la période où j'étais en charge des équipes de France, j'étais en stage avec eux. J'aimais bien remettre la tête en bas, faire quelques saltos pour les sensations... Mais c'est difficile quand on a connu le très haut niveau : quand notre outil de travail est notre corps et qu'on le connait au millimètre près, et que tout s'arrête. Les sensations ne sont plus les mêmes.
Aujourd'hui, si je me repends à une barre, je vais m'arracher les mains. Si je fais n'importe quel autre exercice, ça va me faire mal... C'est justement la répétition quotidienne de tous ces éléments qui fait que le corps est préparé, qu'on a les bonnes sensations. On ne s'improvise pas !
C'est pour ça que quand ça s'est terminé, ça s'est vraiment terminé. Après, mettre la tête en bas, de temps en temps, c'est rigolo ! [conclut-il en souriant]
Pourriez-vous pratiquer un autre sport avec moins " d'exigences physiques " ?
J'ai eu des missions assez conséquentes. J'ai fait le choix professionnel d'être en charge des équipes de France et d'être adjoint au maire de Lyon - dans des délégations très chronophage. Deux rôles qui nécessitaient un investissement lourd. Ça ne s'arrêtait jamais. Et quand je dis « jamais » c'était du matin au soir, 7 jours sur 7.
Quand je pouvais avoir une ou deux heures devant moi, je préférais les passer avec mes enfants au lieu d'aller pratiquer... Je n'ai pas éprouvé de manque particulier parce que dans mon quotidien, il y a beaucoup d'adrénaline. Et je la retrouve d'une certaine manière.
Comment avez-vous rejoint la mairie à ce poste d'adjoint ?
L'envie de servir les lyonnaises et les lyonnais, de me rendre utile.
J'ai eu toute ma vie le sentiment que les gens m'ont donné énormément, pour que je puisse m'exprimer sur mes agrès de gymnastique. Ils m'ont tous soutenu ou beaucoup accompagné. Quand ça s'est terminé, j'avais envie de rendre un peu et de me sentir utile pour les autres. C'est vraiment un engagement citoyen, une nouvelle expérience dans un domaine que je connaissais. J'avais envie d'aider et d'accompagner, en l'occurrence sur le sport ou sur l'évènementiel.
Qui vous a orienté vers la politique ?
Gérard Collomb m'a proposé de venir sur ses listes, ce que j'ai fait avec grand plaisir. Et depuis, je me suis engagé. J'ai compris comment les choses fonctionnaient. J'ai compris les leviers que je pouvais activer pour aider mon tissu associatif, pour aider mes grands clubs, pour accompagner les bénévoles. Les leviers que j'avais avec les autres institutions autour. J'ai pris goût finalement à servir l'intérêt général. C'est ce qui fait qu'aujourd'hui, je prolonge cet engagement, d'une autre manière.

Pourquoi vouliez-vous acquérir le gymnase "Sergueï Vorontzov" (à Lyon 8e) ?
C'est le gymnase dans lequel je me suis entrainé quand je suis entré en Sport Études. C'était un vieux gymnase ! On a eu l'occasion sur le mandat qui précédait - à l'époque, c'était Thierry Braillard - de porter un projet de rénovation. C'est moi qui l'ai inauguré en tant qu'adjoint aux sports. C'était un moment important ! C'est certainement le lieu dans lequel j'ai passé le plus de temps dans ma vie. J'y étais tout le temps ! [émotion dans la voix et sourire]
“ C'était ma maison ! ”
J'ai beaucoup de souvenirs, évidemment ! Des souvenirs heureux avec les copains... Mais aussi des moments plus difficiles parce qu'il fallait travailler. C'était exigeant : on se levait tôt, on finissait tard, on se faisait engueuler. Mais c'est ça le lot de sportif de haut niveau. C'était bien, pour moi, d'y retourner. J'ai dedans une bonne partie de mes amis, d'entraîneurs qui étaient sous ma direction - il n'y a encore pas très longtemps - et avec qui j'avançais.
REPORTAGE TERRAIN

La journée débute avec Yann Cucherat au marché César Geoffray (Lyon 5).
Une rencontre avec des soutiens du candidat s'effectue. L'équipe est souriante et accueillante. Quelques minutes plus tard, Yann Cucherat arrive. Il salue ses militants avec sourire et bienveillance. Il commence à prendre contact avec les habitants du 5e arrondissement et qui viennent faire leur marché. Yann Cucherat prend le temps d'échanger avec chaque personne qui le sollicite.
Yann Cucherat et son "équipe proche" (dont les membres sont présents sur la liste) prennent la décision de se rendre sur les lieux de l'incendie (rue Childebert, Lyon 2).
À hauteur de la Brasserie Georges, Yann Cucherat demande s'il est nécessaire de se rendre à l'incendie. Il est inquiet que sa présence, en plus de celle du maire, ne soit de trop. Ils changent de direction pour se rendre directement au marché de Montchat (Lyon 3).
En passant à hauteur de la patinoire Charlemagne, Yann Cucherat fait une petite plaisanterie : " Je pourrais presque récupérer ma fille à la patinoire, elle a fini ".
À la fin du trajet en voiture, il déclare avoir vécu un an à Lyon 3 au sein d'une famille d'accueil, lors de ses dix ans.
Au marché de Montchat, une deuxième équipe de militants attend l'arrivée du candidat. Etienne Blanc (ex-candidat à la mairie) et Béatrice de Montille (candidate à la mairie du 3e arrondissement) rejoignent Yann Cucherat sur les lieux.
Ensemble, ils attendent le maire mais celui-ci est retardé. Ils commence alors le tour du marché. Yann Cucherat se montre à l'écoute des habitants du quartier, compatissant avec les plus anciens et cordial envers l'équipe adverse : celle des écologistes. Le petit tour du marché se termine. Direction le marché de Lyon 8.
Sur le chemin, Yann Cucherat fait un crochet par son gymnase.
L'intérieur est neuf, très spacieux pour les gymnastes et lumineux. Yann Cucherat confie que, le nom du gymnase "Sergueï Vorontzov" a été donné en mémoire du fils de son ancien entraineur.
Sur le marché du 8e arrondissement, le candidat à la mairie du 8e, Charles Franck Lévy, et une autre équipe militante sont déjà présents. Ils attendent l'arrivée du candidat et celle d'Étienne Blanc.
Pendant le tour du marché, Yann Cucherat s'arrête pour discuter avec les commerçants. Il salue poliment l'équipe des écologistes. Il écoute les habitants du quartier présents dans les allées du marché.
En cette fin de matinée, le candidat à la mairie rejoint Anne Prost et d'autres membres de l'alliance dans un restaurant du Vieux Lyon. Avant d'entreprendre le déjeuner, une habitante du Vieux Lyon exprime sa vision auprès de Yann Cucherat, qui l'écoute attentivement.
Pendant le repas, Yann Cucherat et Anne Prost font un débriefing en lien avec les élections municipales.
Suite à ce repas, Yann Cucherat se rend dans un gymnase du 5e arrondissement, pour prendre connaissance de l'avancée des travaux. Les responsables du gymnase ont pour projet de construire un club house. La journée continue avec une visite au directeur d'un EHPAD. Celui-ci évoque un problème concernant les électeurs âgés : le déplacement pour voter aux urnes. Yann Cucherat et son équipe se mobilisent pour prendre en charge ce problème et trouver une solution au plus vite. Un arrêt à Champvert s'impose pour rencontrer les commerçants. Le candidat et son équipe proche font une pause dans un petit PMU, dans lequel loto et cafés sont au rendez-vous.
Yann Cucherat soupire. La raison ? Elle est simple. Le candidat confie qu'il a beaucoup de choses à gérer : les déplacements, les tracts, etc. " Une campagne est un programme assez chargé pour un candidat ".
Pour conclure la journée, Yann Cucherat se rend dans un club de rugby ainsi qu'au club de foot de son fils. Yann Cucherat discute avec les parents et des membres du club par rapport aux projets d'aménagement, à la politique et à des souvenirs qu'ils ont en commun. En partant du club, Yann Cucherat en profite pour récupérer le dossier d'inscription de son fils. Même plongé dans la politique, il reste avant tout un père !
CONFÉRENCE DE PRESSE
Yann Cucherat (bleu) et Étienne Blanc (violet) organise une conférence de presse, pour faire le point sur leur programme politique commun.
Merci de vous être rendu disponible pour cette matinée : la deuxième conférence de presse, qu'on souhaitait faire avec Étienne. En lien avec des thématiques importantes, pour Étienne comme pour moi, mais plus particulièrement pour les lyonnais. Ce matin, on souhaiterait parler avec vous de sécurité, de tranquillité publique, et aussi de propreté.
Trois thèmes essentiels, pour qu'il y est une qualité de vie au quotidien agréable, ici à Lyon. Avec des remontées de terrain conséquentes en la matière, où il faut qu'on arrive à apporter des solutions concrètes sur ces sujets-là. On a eu l'occasion sur le premier tour des élections - Étienne de son côté ou moi - pour parler de ces sujets-là. On souhaite aujourd'hui, réinsister sur ces thématiques essentielles. Et vous donner un certain nombre de points d'informations.
La police municipale à Lyon est assez exemplaire. Elle l'a démontré un bon nombre de fois, et notamment, sur tous ces grands évènements qui ont pu s'organiser à Lyon. Il y a eu une très bonne concertation entre les forces de l'ordre, qu'elle soit nationale ou municipale. Vous vous en rendez compte au quotidien. On a une police municipale qui est très investie pour la tranquillité publique de la ville. Mais on part du principe qu'il y a des points d'amélioration conséquents, sur lesquels nous souhaitons insister et cela passe par différentes mesures. Cette police municipale n'était pas efficace (de manière qualitative) 24h/24, qui pour nous est un manque auquel il faut remédier. La police de proximité débutait à six heures du matin pour terminer à vingt heures le soir. On avait des brigades de nuit qui prenaient le relai sur la partie nocturne.
Pour avoir une police municipale opérationnelle 24h/24, nous proposons - avec Étienne - d'augmenter les effectifs de police. On est sur une augmentation, à peu près, de 50% des forces municipales actuelles. On a aujourd'hui pratiquement 350 agents municipaux, tous secteurs confondus, qui officient sur les territoires. On pense qu'en augmentant d'environ 150 policiers, on sera dans un volume conséquent, qui nous permettra d'avoir une police efficace 24h/24.
Pour améliorer cette police de proximité, au lieu de terminer à vingt heures, pourrait prolonger son activité jusqu'à 22 heures 30 - on sait que c'est surtout en début de soirée, qu'un certain nombre d'incivilité viennent perturber la vie locale. Des brigades nocturnes plus nombreuses, où les équipages, et plus particulièrement l'équipage du GOM [Groupe opérationnel mobile], fonctionnaient jusqu'à deux heures du matin. Nous souhaitons, que ces brigades soient opérationnelles sur tout le territoire jusqu'à cette même heure. Cela nous permettrait de balayer les 24 heures de la journée de manière efficace et de répondre de manière active et réactive dans les lieux qui le nécessite. On parle de tous les arrondissements, les quartiers, les jours spécifiques dans la semaine.
On n'est pas aujourd'hui dans une surenchère au nombre. Il ne faut jamais oublier qu'il faut aussi trouver une capacité à recruter cette police municipale, ce qui n'est pas toujours chose aisée. On a besoin d'avoir des agents bien formés, donc là encore, le recrutement est essentiel.
On souhaite améliorer ce dispositif en augmentant aussi deux brigades, qui nous semblent importantes : la brigade équestre que nous retrouvons aujourd'hui, au Parc de la Tête d'Or et qui n'est pas volumineuse mais qu'on souhaiterait voir étoffer. On estime que la relation que peut avoir le lyonnais avec les forces de l'ordre, quand il y a l'animal entre, provoque un autre contact qui adouci l'image du policier municipal. Et aujourd'hui, cette brigade équestre est essentiellement basée sur le Parc de la Tête d'Or mais elle se déplace un peu sur tout le territoire. On a investi sur des camions pour transporter les chevaux, qu'on pourrait imaginer les monter très facilement sur les plateaux de la Duchère ou d'autres quartiers.
Et on veut augmenter de manière qualitative la brigade cycliste, puisque dans une ville comme Lyon il est important d'avoir une brigade cycliste aussi développée. Elles ne sont pas très nombreuses : huit à vélo. Et, l'objectif serait de largement tripler leur effectif, pour justement être encore plus mobile, se faufiler là où il faut, et là encore avoir un autre contact avec la population.
Oui, c'est un sujet sur lequel dans nos programmes respectifs on avait mis un accent particulier. Moi j'avais été frappé dans la pré-campagne électorale et dans la campagne électorale, de la place que prenaient les questions de sécurité. Pour tous les lyonnais sans exception. Je me souviens avoir rencontré de jeunes lycéens, de jeunes collégiens qui avaient été victimes - entre leur domicile et l'établissement d'enseignement - d'agression, de racket. Ils veulent que le maire prenne des décisions fortes.
On a bien monter en puissance. Alors après, il y a eu ces évènements : les manifestations de Gilets Jaunes qui ont mal tourné, l'évolution sur la Place Gabriel Péri, l'évolution sur la Presqu'île, et la constitution de toutes ces associations : la Guillotière en colère, la Presqu'île en colère, etc. Dans la préoccupation des lyonnais s'est sans doute un sujet qui est quasiment au même niveau que l'Environnement, la qualité de l'air, le verdissement de la ville. J'avais été frappé de ça, je ne pensais pas qu'à Lyon qui est une ville de traditions assez paisible, ça prendrait une proportion assez significative.
La première des choses, c'est de donner des moyens supplémentaires à la police municipale. En tout cas, elle le demande. Et elle a deux remarques à faire :
la première c'est sur les moyens de mobilité, transmission, sécurité (de protection pour eux-même), la question de l'enregistrement dans un arrestation - c'est d'actualité. Aujourd'hui, si vous avez un témoin qui déclare : "des propos racistes ont été proférés pendant l'arrestation", vous avez un problème et une enquête qui se mettent en place. C'est souvent difficile pour le policier municipal de rapporter la preuve de sa bonne foi. Donc équiper les policiers municipaux de caméras et de moyens d'enregistrement, c'est un moyen d'assurer la sécurité de la police, mais c'est aussi un moyen parfait de respecter la légalité dans le cadre d'une arrestation. Donc, il y a toute une série de dispositifs de cette nature, sur lesquels les policiers municipaux demandent des moyens supplémentaires.
le deuxième sujet, mais on ne peut pas le traiter ici, c'est un sujet qui relève du Parlement. C'est le problème de l'article 21-2 et de l'article 72 du Code de procédure pénale. Aujourd'hui, les compétences de la police municipales sont assez limitées. Exemple : la police municipale peut faire un relevé d'identité, mais elle peut pas faire un contrôle d'identité. Elle ne peut le faire qu'en cas de flagrance. […]
Dans la suite du recrutement des forces municipales, on s'est accordé à dire que tout le système de vidéoprotection devait, lui aussi, continuer à se développer.
La vidéoprotection a permis de retrouver des auteurs de troubles - juste à côté Victor Hugo, mais dernièrement aussi Place Valmy en face de la mairie du 9e, il y a eu une agression au couteau et on a pu retrouver l'auteur du trouble grâce à la vidéoprotection. J'insiste - et je l'avais déjà fait sur le premier tour, comme Étienne - de parler de vidéoprotection et pas de vidéosurveillance. On est là pour protéger la population et rendre se service de tranquillité. On a à peu près aujourd'hui 500 vidéos qui sont sur le territoire de la ville de Lyon. Il y a encore certaines zones non couvertes qu'il faut développer. On pense que doubler les caméras de vidéoprotection serait un objectif, à moyen terme, intéressant à atteindre. Mais aussi, ce que Étienne évoquait, le système de caméras piétonnes qui permet aussi de protéger le policier municipale ou la population dans les différentes interpellations. Il est important de dire que, sur ces sujets-là, on a beaucoup travaillé avec la police municipale mais aussi avec la police nationale.
De la même manière que nous, elle estime qu'il y a des secteurs prioritaires où les caméras doivent être installées. Dans certains secteurs, il suffit de trois ou quatre caméras pour balayer convenablement le quartier. Il n'y a pas besoin d'en mettre quinze.
Donc, là on sera attentif à être très pointu sur les rues où seront installées les caméras. Notamment, les petites rues où les trafics en tout genre peuvent s'y installer. On est aussi dans cette dimension sur tout ce qui est système de vidéoverbalisation.
On est aussi dans un segment important. Je rappelle que tout ce qui est vidéoprotection, vidéoverbalisation, nos adversaires politiques du moment ont toujours voté contre au conseil municipal (en 2017, en 2019).
Nous nous sommes convaincus que c'est un élément essentiel pour la tranquillité publique. Et, cette vidéoverbalisation doit nous permettre d'éviter un certain nombre d'incivilité, notamment routière. Vous avez du voir à plusieurs reprise des voitures emprunter des pistes cyclables, se stationner en double-file à un moment où les vélos sont obligés de s'écarter sur des boulevards et donc prendre des risques. On doit faire attention quand on parle de sécurité publique, de sécurité du quotidien, qu'on soit là aussi dans des actions qui nous permettent de limiter ces incivilités routières, pour mieux prévenir la sécurité des habitants.
C'est le sujet le plus clivant avec l'alliance de l'extrême gauche : la France insoumise, et les Verts - qui se présentent aux suffrages le 28. Quand j'écoute les déclarations qui sont faites par M. Mélenchon ou par les Verts, c'est le démontage du système de vidéoprotection. Aujourd'hui, ils envisagent de supprimer des caméras dans certains quartiers de nos villes. Au même titre qu'ils envisagent de désarmer la police municipale, considérant que la police municipale est une police administrative, et que cette police administrative n'a pas à être armée. Donc c'est un sujet réellement clivant. Yann vient de le rappeler, dans la mandature qui arrive à échéance, sur les six années qui viennent de s'écouler, systématiquement les Verts et l'extrême gauche se sont opposés à la vidéoprotection et à l'armement. Évidemment il y aura des conséquences sur ces sujets-là en fonction du choix que feront les lyonnais.
Le deuxième problème qui se pose c'est, une théorie qui voudrait que la vidéoprotection soit attentatoire aux libertés publiques. Le Conseil d'État et le Conseil constitutionnel ont déclaré que ce n'était pas le cas, et on continu dans un espèce de Barnum médiatique que ce serait attentatoire aux libertés publiques. Ce n'est pas attentatoire en soi. C'est attentatoire si on en fait un mauvais usage, donc évidemment cette usage, il faut le contrôler. Et, là nous sommes d'accord avec Yann pour dire que, à la fois dans le PC où arrivent les images et à la fois dans leur exploitation, il faut être extrêmement vigilant pour respecter le domaine de la loi. Le domaine privé n'est pas surveillé, seul le domaine public l'est. Et ne peuvent être utilisés que les images qui permettent d'apporter une preuve d'une infraction. Si ce cadre juridique est très bien étayé et s'il est très bien arrêté, ce que dit la France insoumise reliée par les Verts sur le caractère attentatoire aux libertés publiques, ça ne tient pas une seconde !
Il faut que ces dispositifs respectent très strictement les conditions, dans lesquelles la loi a prévu leurs usages. Il y a un troisième sujet : la densité de la couverture. On est partisan de systèmes mobiles. On met une caméra à un endroit, mais on peut déplacer cette caméra ou en ajouter d'autres qui sont mobiles, pour que l'on puisse surveiller l'ensemble du secteur.
C'est un élément essentiel (ces vidéos nomades), qui sont déjà utilisées sur le territoire lyonnais et qu'il faudra développer. Aujourd'hui, le centre opérationnel de système de vidéoprotection et de vidéoverbalisation, tourne autour de 21 agents municipaux. Ce qui est loin d'être suffisant, puisqu'il faut imaginer que plus on multiplie le nombre de caméras plus il faut de personnes derrière pour pouvoir surveiller. Il va falloir un renfort assez conséquent et pratiquement doubler le nombre de personnes, dans ce centre de vidéoprotection, qui suivent les images toute la journée. Elles pourront le faire de manière plus efficace, tout au long de la nuit. On a sur les différents projets qui nous réunissent avec Étienne, la volonté de travailler sur toute cette notion nocturne, toute cette dimension nocturne, où on voit là encore un certain nombre de points d'amélioration. Vous connaissez la Charte de la vie nocturne, qui permet aux établissements de nuit de divertissement (bars, restaurants) de s'inscrire dans une démarche positive. On souhaite absolument renforcer cette Charte. Faire en sorte qu'on soit encore plus dans le contrôle de ces différents établissements, pour trouver le juste équilibre entre ces différents types de population. On estime important que les gens, dans une ville comme Lyon, puissent y passer du bon temps mais en respectant les habitants.
Il y a tout un travail à mettre en place avec les établissements de nuit, sur la manière de quitter ces lieux. Beaucoup de gens urinent sur les murs, ne prennent plus soin de leur environnement... il y a quelque chose à faire, notamment : installer des WC publics là où ça sera nécessaire, pour pouvoir répondre à ces usages précis. Il y a également tout un système pour cette vie nocturne, que nous souhaitons développer : l'éclairage intelligent. Celui qui permet justement d'avoir une consommation électrique adaptée. Au moment où les gens se déplacent dans certaines rues, ils mettent la rue en lumière et donne un sentiment d'insécurité moins probant. Cela rassure ceux qui rentrent chez eux un peu tard par telle ou telle rue. On veut vraiment développer ça à l'échelle de la ville. Il y a un savoir-faire assez conséquent en matière de lumière ou même en matière d'événementiel à Lyon. L'enjeu du mandat prochain sera vraiment de travailler sur cet éclairage intelligent, pour améliorer la qualité de vie nocturne et ce sentiment d'insécurité.
Un autre point qui nous semble important : ce PC sécurité [centre de surveillance de la police municipale]. Il y a un numéro à dix chiffres, qui est très compliqué pour chaque lyonnais. Bien sûr, quand on a un soucis on appelle le 17 et la police nationale.
On veut être dans la proximité et répondre aux besoins des habitants ! On a donc pour souhait d'améliorer ce système là et de créer un numéro pour ce cas : 6917. Pour être en lien direct avec nos forces municipales et réagir plus qualitativement !
On a la volonté, avec Étienne, d'être dans une dimension qui prend en compte toute la prévention nécessaire. On veut créer un certain nombre d'actions en lien avec nos écoles, nos différents centres sociaux, de MJC, qui justement aident les enfants à mieux grandir, à mieux comprendre l'environnement dans lequel ils se trouvent. Mais on pense aussi que l'urbanisme peut être un système de prévention important, pour répondre à ces problèmes d'incivilité.
On avait eu l'occasion de l'évoquer sur le premier tour des élections, mais je me plais à le répéter. L'urbanisme doit prendre en compte les spécificités de chaque arrondissement. On a beaucoup parlé de Gabriel Péri, du quartier de la Guillotière, et des difficultés qu'ils rencontrent. On est convaincu aujourd'hui qu'en déplaçant la ligne de tramway sur les quais du Rhône, en redynamisant le système commercial des rez-de-chaussées de la rue de Marseille, on sera en capacité de répondre à quelque chose qui s'est installé dans le temps, qui devient presque une habitude. On n'a pas envie de s'habituer à ce type de comportement dans certains quartier. Les habitants sont excédés. Nous devons y répondre ! Il faudra aussi que dans les projets futurs d'urbanisme, on prenne en considération ça, en l'anticipant pour éviter ces troubles.
C'est un sujet important la question de l'urbanisme. Aujourd'hui quand on signe un permis de construire, nos préoccupations se sont les prospects, les hauteurs, des règles purement techniques. On pense insuffisamment à la vie qui va se développer dans l'immeuble, dans le quartier qu'on aménage. On s'aperçoit que l'organisation de la ville est plus ou moins propice aux secteurs de la délinquance. Quand on dans un secteur de la Guillotière ou la périphérie de la Place Gabriel Péri, il y a un certain nombre d'impasses, de portes cochères, de parcs ouverts sur l'extérieur.
Je pense que si on veut avoir une politique très construite, qui ne soit pas une politique brutale, il faut que la question de la sécurité soit très anticipée.
Dans ce sens-là, on souhaite développer un fond de sécurisation pour certaines co-propriétés. On se rend compte que beaucoup d'incivilités se réalisent dans les rez-de-chaussées, et que toutes les co-propriétés ne sont pas en capacité d'avoir des sas, des digicodes, des portes fermées, qui empêchent cette intrusion, ces problèmes de sécurisation.
On souhaite aussi mieux contrôler la police municipale au quotidien, parce que maintenant elle est armée. On voit bien que son pouvoir d'action - même s'il est complémentaire aux forces de l'ordre nationale - n'est plus le même qu'il y a quelques années. Il me semble important d'avoir un système d'évaluation et de contrôle de la police pour son quotidien.
On a un volet qui nous semble essentiel à développer, c'est : toute la dimension des violences conjugales. Les femmes qui sont soumises à ce type de violence sont souvent isolées, ont souvent l'obligation de partir de chez elles avec leurs enfants et se retrouvent un peu démunies. Nous avons mis en place un certain nombre de logements à dispositions pour les femmes soumises aux violences conjugales. Et, nous souhaitons le développer en essayant de trouver encore plus de logements, pour répondre à cette problématique et de mieux accompagner les femmes soumises à ces actions-là.
Il y a une dimension essentielle dans l'évènementiel, où la coopération entre les différentes forces de l'ordre - que ce soit la police nationale ou le système en lien avec les différents secours, sécurité civique, les pompiers - il y a eu une coopération ultra efficace. La Fête des Lumières en est un parfait exemple. Il faut absolument qu'au quotidien les forces de l'ordre municipal et les forces de l'ordre national, coopèrent de manière plus efficace.
C'est un sujet qui me tient particulièrement à coeur. On peut avoir des réponses qui sont parfois brutales et sectorielles. C'est insuffisant en soi. Il faut le faire ! Dans un contexte beaucoup plus global : il faut travailler la coopération entre la police municipale et la police nationale, bien sûr ! Mais pas que. On pense aux contrats locaux de sécurité et de la prévention de la délinquance.
Un point pour terminer cet échange : la propreté en ville. Aujourd'hui, les lyonnais se moquent de savoir si la compétence incombe à la métropole ou si elle incombe à la ville. En l'occurrence, c'est à la métropole. Il faut qu'à notre niveau, on ait une certaine autonomie qui nous permet de répondre à des nuisances quotidiennes.
On se rend bien compte que les gens sont excédés de voir des mégots de cigarette en bas de leur établissement, des cadavres de bouteilles ou toutes ces incivilités-là qui nuisent à la propreté de la ville. Nous avons la volonté de créer une brigade spéciale en lien avec la propreté, qui soit en capacité, de manière extrêmement réactive, d'aller sur le site et de procéder au nettoyage.
Article réalisé par Saxha P.R.
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